Combler le fossé entre la recherche et la gestion : utiliser l'échange de connaissances et l'engagement des parties prenantes pour faciliter la prise de décision dans la gestion des rats envahissants

Résumé

Le monde est confronté à une crise de la biodiversité. Cette situation n'est nulle part plus évidente que dans les îles océaniques, où les espèces envahissantes constituent une menace majeure pour la biodiversité insulaire. Les rats sont l'une des espèces les plus nuisibles et ont été la cible de nombreux programmes d'éradication, un outil de conservation bien établi pour les systèmes insulaires. Pour les espèces indigènes à risque vivant sur de grandes îles peuplées, où l'éradication des rats n'est pas envisageable, des mesures de contrôle des populations de rats ont été prises, mais elles nécessitent une gestion continue et leur viabilité à long terme (ainsi que celle des espèces indigènes à risque que le projet vise à protéger) peut donc être incertaine. Des zones de gestion des rats à grande échelle ou des îles continentales ont été développées avec succès en Nouvelle-Zélande. Cependant, la gestion à grande échelle est un investissement à long terme avec d'énormes implications financières et l'engagement dans un tel investissement peut être accueilli avec réticence. Cette réticence, et l'entrave à la prise de décision qui en découle, peuvent être causées par l'incertitude liée aux résultats de la conservation des espèces et aux multiples objectifs des parties prenantes. Nous abordons la question de l'incertitude et de l'importance de la communication entre toutes les parties prenantes dans le cas du Zosterops chloronothos, un passereau endémique de l'île Maurice en danger critique d'extinction et fortement menacé par les rats envahissants. Plus précisément, nous illustrons comment la combinaison de la recherche scientifique et de la communication, de l'échange de connaissances et des ateliers avec les parties prenantes peut lever certains des obstacles à la prise de décision, en aidant à combler le fossé entre la recherche et la gestion, et en permettant l'expansion opportune de la gestion existante des rats au profit de cet oiseau très menacé.