L'impact catastrophique des mammifères prédateurs envahissants sur les oiseaux des territoires d'outre-mer du Royaume-Uni : revue et synthèse

Abstract

Le Royaume-Uni exerce sa souveraineté sur 16 territoires d'outre-mer, qui abritent certaines des plus grandes colonies d'oiseaux de mer du monde et, collectivement, plus d'espèces d'oiseaux endémiques et menacées au niveau mondial que l'ensemble de l'Europe continentale. Les mammifères prédateurs exotiques envahissants se sont répandus dans la plupart des territoires, principalement depuis l'expansion européenne au XVIe siècle. Nous examinons et synthétisons ici l'ampleur de leurs impacts, historiques et actuels, les actions visant à réduire et à inverser ces impacts, ainsi que les priorités en matière de conservation. Les mammifères prédateurs ont provoqué une vague catastrophique d'extinctions et de réductions de la taille des colonies d'oiseaux de mer qui font des UKOT un centre majeur d'extinction mondiale. Le déclin des espèces endémiques menacées et des colonies d'oiseaux de mer induit par les mammifères se poursuit, avec quatre espèces endémiques en danger critique d'extinction sur l'île de Gough (Tristan da Cunha), Sainte-Hélène et Montserrat directement menacées par les souris domestiques Mus musculus, les chats sauvages Felis catus et les rats Rattus spp. Les actions visant à réduire ces menaces et à restaurer les îles ont été modestes par rapport à d'autres pays développés, bien que des succès notables aient été enregistrés et qu'un grand nombre de plans ambitieux d'éradication et de conservation soient en cours de préparation. Les îles prioritaires pour les actions de conservation contre les mammifères prédateurs comprennent Gough (qui, selon un schéma de priorisation publié, est l'île la mieux classée au monde pour l'éradication des mammifères), Sainte-Hélène et Montserrat, mais aussi Tristan da Cunha, Pitcairn et l'île Falkland. Une volonté technique, financière et politique est nécessaire pour faire avancer et financer l'éradication des mammifères prédateurs envahissants sur ces îles, ce qui réduirait considérablement le risque d'extinction d'un certain nombre d'espèces menacées au niveau mondial.