Analyse économique spatiale des stratégies de détection précoce et de réponse rapide pour une espèce envahissante

Abstract

Les impacts économiques des espèces envahissantes, exprimés sous la forme de dommages attendus pour les actifs suite à l'invasion et de coûts attendus pour une prévention et/ou une élimination réussie, peuvent varier de manière significative à travers des paysages spatialement différenciés. Nous développons un modèle spatial-dynamique pour des politiques optimales de détection précoce et de réponse rapide (EDRR), couramment exploitées dans la gestion des envahisseurs potentiels à travers le monde, et nous l'appliquons au cas de la couleuvre brune à Oahu, Hawaii. L'EDRR consiste en des activités de recherche au-delà des ports d'entrée, où les efforts de recherche (et éventuellement d'élimination) sont ciblés sur des zones où des preuves crédibles suggèrent la présence d'un envahisseur. Les coûts de l'EDRR sont une variable dépendante de l'espace, liée à la facilité ou à la difficulté de fouiller une zone, tandis que les dommages sont supposés être une variable dépendante de la population. Une stratégie myope dans laquelle la recherche n'a lieu que lorsque et là où les rendements nets attendus sont positifs est attrayante pour les gestionnaires et, nous le constatons, réduit de manière significative les pertes en valeur actualisée (de 270 millions de dollars sur 30 ans). Nous constatons en outre que, dans le compromis entre les coûts de recherche et les dommages évités, des mesures précoces et agressives consistant à rechercher certaines zones hautement prioritaires au-delà des points d'entrée, même lorsque les coûts actuels de la recherche sont supérieurs aux dommages actuels, peuvent permettre à l'île d'économiser davantage (295 millions de dollars sur 30 ans). Les recherches extensives ou non ciblées ne sont toutefois pas conseillées.