Eradication des souris de l'île d'Antipodes, Nouvelle-Zélande

Abstract

Au cours de l'hiver 2016, le ministère néo-zélandais de la Conservation (DOC) a éradiqué les souris (Mus musculus) des îles Antipodes situées à 49°S 178°E, à 760 km au sud-est de l'île du Sud de la Nouvelle-Zélande. Les souris étaient les seules espèces de mammifères nuisibles présentes. Elles ont eu un impact considérable sur l'abondance et la survie des invertébrés, avec des impacts secondaires probables sur les oiseaux terrestres endémiques et la faune des oiseaux marins nicheurs. Des partenariats public-privé avec le DOC ont permis de lancer le projet et de fournir un soutien financier essentiel. Les données scientifiques de base pour la planification opérationnelle et le suivi des résultats ont été collectées par une expédition de recherche en juillet 2013 et la planification du projet a commencé en 2014. Au moment de la rédaction du présent rapport, il s'agit de la plus grande éradication de souris entreprise là où les souris sont la seule espèce de mammifère nuisible. Les défis logistiques ont été compliqués par un large éventail d'obligations réglementaires. Le projet de type expédition a utilisé un navire pour transporter une équipe et du matériel jusqu'à l'île Antipodes, où ils ont établi un camp et sont restés jusqu'à l'achèvement de l'appâtage. L'épandage de l'appât a été réalisé progressivement en fonction des conditions météorologiques, couvrant complètement les îles en deux traitements distincts entre le 18 juin 2016 et le 12 juillet 2016. Le dernier signe de présence de souris a été détecté 20 jours après la première application de l'appât et l'éradication des souris a été confirmée par un suivi à la fin de l'été 2018. L'engagement du public s'est concrétisé par des mises à jour opérationnelles régulières sur plusieurs plateformes et une couverture médiatique positive. Les essais d'appâts non toxiques ont prédit avec précision une certaine mortalité accidentelle de pipits (Anthus novaeseelandiae steindachneri), mais n'ont pas anticipé l'empoisonnement de certaines perruches des Antipodes (Cyanoramphus unicolor) et de perruches de Reischeks (Cyanoramphus hochstetteri). Les îles connues pour être exemptes de parasites n'ont pas été appâtées, offrant ainsi un refuge aux oiseaux terrestres afin d'atténuer le risque. Le succès de l'envol des poussins d'albatros des Antipodes (Diomedea antipodensis antipodensis) n'a pas été affecté par l'opération et les espèces affectées s'étaient rétablies à l'été 2018.