Conservation du kakerori (Pomarea dimidiata) dans les îles Cook en 2003/04

Abstract

En 1989, le kakerori (Pomarea dimidiata) était l'une des dix espèces d'oiseaux les plus rares au monde, avec une population en déclin de 29 oiseaux seulement. Depuis, au cours de chaque saison de reproduction, des rats ont été empoisonnés dans les 155 ha de collines boisées qu'ils occupent dans la zone de conservation de Takitumu, dans le sud-est de Rarotonga. En conséquence, la population de kakerori a rebondi, avec un minimum de 292 oiseaux trouvés sur Rarotonga en août 2003. En 2001/02, l'accent de la gestion est passé de la récupération du kakerori à un programme visant à maintenir la population à 250 ou 300 individus. Les principaux changements ont été une réduction expérimentale de l'effort de dératisation jusqu'à un niveau où le recrutement de kakerori équilibre la mortalité annuelle, et une série de transferts pour établir une population d'assurance sur l'île d'Atiu. En 2003/04, tous les postes d'appâtage ont été remplis tous les quinze jours, au lieu de la combinaison précédente de remplissages hebdomadaires et bimensuels. Cela a permis de réduire les coûts de main-d'œuvre de 30 %, soit 32 jours-personnes, et d'utiliser un total de 39 kg de Talon® (ingrédient actif, le brodifacoum), ce qui ne représente que 13 % de l'utilisation annuelle maximale de poison sur la même zone pendant la phase de rétablissement du programme. Le succès de la reproduction a été élevé (0,91 oisillon par territoire de reproduction), même dans les zones non empoisonnées, et un total record de 80 oisillons a été détecté. Le régime d'empoisonnement bimensuel est prometteur en tant que méthode efficace, moins coûteuse et moins intensive en toxines que celle utilisée précédemment, et nous recommandons donc de maintenir ce régime en 2004/05, afin que les effets à long terme puissent être évalués. Un troisième et dernier lot de 10 jeunes kakerori a été transféré sur l'île d'Atiu en août 2003. Cette population d'assurance est en train de bien s'établir ; les cinq couples reproducteurs suivis en 2003/04 ont chacun élevé deux oisillons, et un minimum de 15 oiseaux a été trouvé en mai-juin 2004 dans la petite partie de l'île qui a été fouillée.