Estimation de la charge de morbidité des zoonoses tropicales négligées sur les îles où des mammifères ont été introduits

Abstract

De nombreux pathogènes zoonotiques tropicaux négligés sont maintenus par les mammifères introduits, et sur les îles, les espèces introduites les plus courantes sont les rongeurs, les chats et les chiens. La gestion des mammifères introduits, y compris le contrôle ou l'éradication des populations férales, ce qui est fréquemment fait pour la restauration écologique, pourrait également réduire ou éliminer les agents pathogènes dont ces animaux sont porteurs. Il est essentiel de comprendre le poids de ces zoonoses pour quantifier les avantages potentiels de la gestion des mammifères introduits en termes de santé publique. Cependant, les données épidémiologiques ne sont disponibles que pour un petit sous-ensemble d'îles où ces mammifères introduits cohabitent avec l'homme. Nous avons examiné les variables socio-économiques et climatiques en tant que prédicteurs de la charge de morbidité de l'angiostrongyliose, de la leptospirose, de la toxoplasmose, de la toxocarose et de la rage dans 57 îles ou pays insulaires. Nous avons trouvé de fortes corrélations avec la charge de morbidité pour la leptospirose, l'infection à Toxoplasma gondii, l'angiostrongylose et la toxocarose, avec plus de 50 % de la variance expliquée et une précision prédictive moyenne de 57 % (intervalle = 3295 %) sur les données hors échantillon. Nous avons utilisé ces relations pour fournir des estimations de l'incidence de la leptospirose et de la séroprévalence de l'infection à T. gondii sur les îles où les rongeurs et les chats non indigènes sont présents. Ces estimations prévisionnelles de la charge de morbidité pourraient être utilisées dans une première évaluation visant à déterminer si les coûts de gestion des réservoirs de mammifères introduits pourraient être inférieurs aux coûts de traitement perpétuel de ces maladies sur les îles.