L'extinction d'espèces endémiques par un programme de lutte biologique

Abstract

Les escargots terrestres du genre Partula, habitant les îles hautes de l'océan Pacifique, ont fourni des opportunités exceptionnelles pour des études sur l'origine et la différenciation des espèces. Les taxons endémiques de Moorea, en Polynésie française, ont été particulièrement bien étudiés. Pour tenter de contrôler les effectifs de l'escargot géant africain Achatina fulica, qui est un ravageur agricole, un escargot carnivore, Euglandina rosea, a été introduit à Moorea. Il se répand sur l'île à raison d'environ 1,2 km par an, éliminant la Partula endémique. Une espèce est déjà éteinte dans la nature ; et en extrapolant la vitesse de propagation d'Euglandina, on s'attend à ce que tous les taxons restants soient éliminés d'ici 1986-1987. Euglandina a été introduite dans de nombreuses autres îles océaniques et il semble que plus d'une centaine d'espèces endémiques soient menacées. Ces observations mettent en évidence un grave danger dans les programmes de "contrôle biologique"