La spécificité de l'hôte des agents de lutte biologique contre les mauvaises herbes est-elle susceptible d'évoluer rapidement après leur établissement ?

Résumé

Plus de 352 espèces d'herbivores ont été introduites intentionnellement dans de nouvelles régions en tant qu'agents de lutte biologique contre les mauvaises herbes. Des données récentes montrent qu'une évolution rapide et significative de la spécificité de l'hôte peut se produire. Il convient donc d'envisager le risque que l'utilisation non ciblée des agents de lutte biologique atteigne des niveaux inacceptables à la suite d'une évolution rapide. En outre, la lutte biologique contre les mauvaises herbes offre de nombreuses possibilités, encore largement inexploitées, d'améliorer notre compréhension fondamentale de la spécificité de l'hôte et de son évolution. Nous évaluons donc les preuves que l'évolution rapide (1) modifie l'utilisation des hôtes existants et (2) modifie la gamme fondamentale d'hôtes. La plupart des exemples cités de soi-disant changements d'hôtes dans le cadre de la lutte biologique contre les mauvaises herbes n'étaient pas le résultat d'un changement génétique. Il n'y a que peu de preuves d'une performance génétiquement modifiée sur un hôte non ciblé et aucune preuve d'une modification de la gamme fondamentale d'hôtes. Nous concluons, sur la base de la théorie et des données disponibles, que seule la modification de l'utilisation des hôtes existants (par des changements génétiques quantitatifs) doit être prise en compte lors de l'évaluation du risque d'évolution rapide. Les méthodes de test de la spécificité de l'hôte peuvent être améliorées et adaptées pour mieux évaluer le risque d'évolution après la dissémination.