Restauration des îles à l'échelle de l'archipel dans les îles Galápagos : Réduction des coûts des programmes d'éradication des mammifères invasifs et du risque de réinvasion

Résumé

Les mammifères exotiques envahissants sont le principal moteur de la perte de biodiversité et de la dégradation des écosystèmes sur les îles. Au cours des trois dernières décennies, l'éradication des mammifères envahissants des îles est devenue l'un des outils les plus puissants de la société pour prévenir l'extinction des espèces endémiques insulaires et restaurer les écosystèmes insulaires. Lorsque les praticiens s'attaquent à la restauration de grandes îles, trois facteurs influencent fortement le succès et les résultats : le degré de soutien local, la capacité à atténuer les impacts non ciblés et la capacité à éradiquer les espèces non indigènes de manière plus rentable. Les investissements consentis pour éliminer les espèces envahissantes doivent toutefois être mis en balance avec le risque de réintroduction. L'un des moyens de réduire les risques de réintroduction consiste à éradiquer l'espèce envahissante ciblée dans un archipel entier, éliminant ainsi les sources facilement accessibles. Nous illustrons les coûts et les avantages de cette approche par les efforts déployés pour éliminer les chèvres envahissantes des îles Galápagos. Le projet Isabela, le plus grand effort de restauration insulaire au monde à ce jour, a permis d'éliminer plus de 140 000 chèvres sur plus de 500 000 ha pour un coût de 10,5 millions de dollars US. En s'appuyant sur les capacités développées dans le cadre du projet Isabela, et compte tenu du fait que les réintroductions de chèvres ont été fréquentes au cours de la dernière décennie, nous avons mis en œuvre une stratégie d'éradication des chèvres à l'échelle de l'archipel. Des chèvres sauvages subsistent sur trois îles de l'archipel et des efforts d'élimination sont en cours. Les efforts déployés sur les îles Galápagos démontrent que pour certaines espèces, la taille de l'île n'est plus le facteur limitant de l'éradication. Ce sont plutôt les processus bureaucratiques, le financement, la volonté politique et l'approbation des parties prenantes qui semblent être les nouveaux défis. Les efforts d'éradication ont apporté une série d'avantages pour la biodiversité qui sont en train de se révéler. Les coûts de rectification des réintroductions intentionnelles sont élevés en termes de ressources financières et humaines. La réduction de la densité de chèvres à de faibles niveaux dans l'ensemble de l'archipel est une approche technique visant à réduire le risque de réintroduction à court terme, et elle est complétée par une approche sociale à plus long terme axée sur l'éducation et la gouvernance.